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12.

Volmolen

Simple comme se glisser dans un drap ?

Vallée de la Gueule, Epen, printemps 1807. Le mercure grimpe dans les thermomètres. C'est la saison de la tonte des moutons. Dès après la tonte, la laine est dégraissée, démêlée, puis filée sur des bobines. Vient ensuite le temps du tissage… Draps et étoffes sortent alors des métiers à tisser, puis sont acheminés ici au "moulin à foulon" à Epen, construit quelques années plus tôt.

Le foulage est une opération capitale dans la fabrication du drap. Il consiste à pilonner la pièce tissée. Le soulèvement des pilons est provoqué par des cylindres munis de cames : les pilons sont emmanchés à l'extrémité d'un arbre soulevé par les cames et retombant par leur propre poids, le tout mis en mouvement par l’eau de la Gueule.

Le pilonnage se déroule dans des grandes cuves de chêne dans lesquelles on met de l'eau et de la terre glaise, dite "terre à foulon". On y ajoute aussi des graisses, de l'huile de lin, de l'urine…

Ce procédé physico-chimique a pour objet de tasser et de mêler intimement les fibres. Le frottement et la chaleur occasionnée par le pilonnage donne un "feutre" au drap et le rend moins rêche et plus résistant.

Draps et étoffes de laine seront ensuite nettoyés de leurs poils et autres défauts; ils seront teints et enfin vendus.

En 1870, après deux incendies consécutifs, le bâtiment sera transformé en moulin à moudre le grain. Sa roue à aubes tournera encore un siècle. Puis vint ce jour de l'année 1973 où le moulin brûla une troisième fois…

Ce témoin de l'activité humaine allait-il disparaître ? En 1977, le moulin restauré et le site naturel furent repris par Natuurmonumenten.

Le Volmolen vit aujourd'hui une retraite bien méritée… Retraite ? Mais l'eau de la Gueule ne cesse de faire tourner sa roue à aubes !